#067 - Gibson Moderne
09 juillet 2015
La Gibson Moderne est une chimère et l’un des plus grands mythes et mystères de la guitare électrique.
Personne ne sait vraiment si elle a existé. Même Gibson n’en sait rien. Comment une telle chose est possible ?
Pour bien comprendre ce mystère, il faut remonter au milieu des années 50.
A cette époque, le rock explose mais Gibson apparaît comme une marque établie et un peu poussiéreuse, qui ne profite pas de ce marché dynamique. La marque se fait tailler des croupières par un jeune concurrent californien qui fabrique des guitares avec des planches et des manches vissés, qui portent le nom de Stratocaster ou de Telecaster.
Gibson a besoin de moderniser son image pour revenir dans la course. Ted Mc Carty, président de Gibson de 1950 à 1966 s’attelle au sujet. De ce travail naît la série Modernistic qui comprend trois modèles aux silhouettes radicales qui feront l’objet d’un dépôt de brevet le 20 juin 1957.
Personne ne sait vraiment si elle a existé. Même Gibson n’en sait rien. Comment une telle chose est possible ?
Pour bien comprendre ce mystère, il faut remonter au milieu des années 50.
A cette époque, le rock explose mais Gibson apparaît comme une marque établie et un peu poussiéreuse, qui ne profite pas de ce marché dynamique. La marque se fait tailler des croupières par un jeune concurrent californien qui fabrique des guitares avec des planches et des manches vissés, qui portent le nom de Stratocaster ou de Telecaster.
Gibson a besoin de moderniser son image pour revenir dans la course. Ted Mc Carty, président de Gibson de 1950 à 1966 s’attelle au sujet. De ce travail naît la série Modernistic qui comprend trois modèles aux silhouettes radicales qui feront l’objet d’un dépôt de brevet le 20 juin 1957.
Deux de ces trois projets sont fameux. A gauche l'Explorer (ici en version avec la tête en V qui sera produite à quelques exemplaires avant que la banana head ne s'impose) et à droite la Flying V. C’est pour le troisième projet, au centre, que les choses deviennent confuses. Il est quasiment certain qu'un prototype de chacun des trois modèles fut assemblé, pour être présenté dans des salons professionnels. Ces modèles futuristes ont certes rajeuni l’image guindée de Gibson, mais n’ont pas suscité beaucoup d’enthousiasme à l’époque.
Toutefois certains modèles furent mis en production. Les livres des expéditions de la maison Gibson font ainsi état de 81 Flying V expédiées en 1958 et 17 en 1959, soit un total de 98. Ces mêmes livres font état de 19 Moderne expédiées en 1958 et 3 en 1959, soit un total de 22.
Pour certains, c’est la preuve qu’elle a bel et bien existé. Cependant, il est possible d’en douter car avec 22 exemplaires produits, il est curieux que depuis tout ce temps personne n’en n’ait jamais vu un seul exemplaire. C’est d’autant plus surprenant, vu la cote des Flying V de cette période, que personne n’ait eu envie d’en céder une depuis tout ce temps. Fin 2011, la Flying V originale de la collection de Richard Gere a été adjugée à 74.500 USD...
En réalité, compte tenu du faible engouement pour ces modèles avant-gardistes pour l'époque et par prudence, il est probable que Gibson n’ait mis en production que deux des trois modèles déposés.
La Moderne a existé comme prototype mais elle ne fut pas produite. Les registres d'expédition de Gibson ne mentionnent pas le nombre d’Explorer fabriquées, alors que certaines de cette période existent bien. Il n'y a aucune contestation sur ce point. Une des explications mise en avant par André Duchaussoir dans son excellent livre Gibson Electrics vol. 1 (Éditions Médiapresse, 1981, 190 pages, ISBN : 2-903648-00-X) est que ces trois modèles faisaient partie de la même série Modernistic. De Moderne à Modernistic, il n’y a qu’un pas que certains ont pu franchir. Il est donc fort probable que les Moderne figurant sur les registres de Gibson étaient en fait les Explorer manquantes. C’est d’autant plus crédible que la Moderne ne figure dans aucun catalogue, brochure ou tarif Gibson de cette époque.
Mais comme Ted Mc Carty indiqua lui-même plus tard que cette guitare avait bel et bien existé et que quelques exemplaires furent fabriqués, la légende était née. Pour ajouter à la confusion, Billy Gibbons, grand collectionneur de guitares vintage prétend en posséder un exemplaire original. Il a été examiné par plusieurs experts réputés dont George Gruhn. Ce dernier l’a entièrement démonté et a examiné sous toutes les coutures les vis, les câbles, les soudures, etc. mais il n'a pas pu authentifier l’instrument faute d’avoir assez d’informations sur la Moderne. La seule chose qu’il a pu certifier c’est que toutes les pièces dataient bien des années 50.
Le mystère reste donc entier.
Toutefois certains modèles furent mis en production. Les livres des expéditions de la maison Gibson font ainsi état de 81 Flying V expédiées en 1958 et 17 en 1959, soit un total de 98. Ces mêmes livres font état de 19 Moderne expédiées en 1958 et 3 en 1959, soit un total de 22.
Pour certains, c’est la preuve qu’elle a bel et bien existé. Cependant, il est possible d’en douter car avec 22 exemplaires produits, il est curieux que depuis tout ce temps personne n’en n’ait jamais vu un seul exemplaire. C’est d’autant plus surprenant, vu la cote des Flying V de cette période, que personne n’ait eu envie d’en céder une depuis tout ce temps. Fin 2011, la Flying V originale de la collection de Richard Gere a été adjugée à 74.500 USD...
En réalité, compte tenu du faible engouement pour ces modèles avant-gardistes pour l'époque et par prudence, il est probable que Gibson n’ait mis en production que deux des trois modèles déposés.
La Moderne a existé comme prototype mais elle ne fut pas produite. Les registres d'expédition de Gibson ne mentionnent pas le nombre d’Explorer fabriquées, alors que certaines de cette période existent bien. Il n'y a aucune contestation sur ce point. Une des explications mise en avant par André Duchaussoir dans son excellent livre Gibson Electrics vol. 1 (Éditions Médiapresse, 1981, 190 pages, ISBN : 2-903648-00-X) est que ces trois modèles faisaient partie de la même série Modernistic. De Moderne à Modernistic, il n’y a qu’un pas que certains ont pu franchir. Il est donc fort probable que les Moderne figurant sur les registres de Gibson étaient en fait les Explorer manquantes. C’est d’autant plus crédible que la Moderne ne figure dans aucun catalogue, brochure ou tarif Gibson de cette époque.
Mais comme Ted Mc Carty indiqua lui-même plus tard que cette guitare avait bel et bien existé et que quelques exemplaires furent fabriqués, la légende était née. Pour ajouter à la confusion, Billy Gibbons, grand collectionneur de guitares vintage prétend en posséder un exemplaire original. Il a été examiné par plusieurs experts réputés dont George Gruhn. Ce dernier l’a entièrement démonté et a examiné sous toutes les coutures les vis, les câbles, les soudures, etc. mais il n'a pas pu authentifier l’instrument faute d’avoir assez d’informations sur la Moderne. La seule chose qu’il a pu certifier c’est que toutes les pièces dataient bien des années 50.
Le mystère reste donc entier.
Au début des années 80 Gibson "réédita" la Moderne. Ses caractéristiques hormis la forme sont identiques à celles des Flying V et des Explorer originales. Le corps était en acajou de couleur ambre (et non pas en Korina comme sur les modèles de l’époque). La tête possèdait la forme particulière figurant sur le plan déposé.
Pour en savoir plus :
Gibson
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Gibson