#614 - Epiphone Les Paul Standard 1959 Kirk Hammett « Greeny »
23 novembre 2023
Annoncée et attendue depuis plusieurs mois, Epiphone et Kirk Hammett viennent de dévoiler, dans la prolongement du succès des modèles catalogue et du Custom Shop Gibson, leur déclinaison de la légendaire « Greeny ».
Greeny - les Les Paul Standard sorties entre 1958 et 1960 possèdent pour la plupart un surnom en lien avec leur finition ou leur propriétaire - est sans doute le modèle le plus illustre de cette époque avec « Pearly Gates » de Billy Gibbon. Sa popularité particulière tient au fait que ce modèle de 1959 a été successivement la possession de trois guitaristes de renom. Elle a d’abord été acquise d’occasion par Peter Green pour 300 USD – son surnom lui vient de là. Il l’a utilisé durant sa période John Mayall and The Bluesbreakers quand il a remplacé Eric Clapton, à pas encore 20 ans, puis avec Fleetwood Mac à partir de 1967. Peu de temps avant de quitter le groupe en 1970, il céda « Greeny » pour le même prix qu’il l’avait acheté, à un ami, un certain Gary Moore - jeune guitariste de 18 ans encore inconnu. Ce dernier l’utilisa pendant plus de 30 ans, notamment avec Thin Lizzy puis en solo. Moore s’en sépara à son tour en 2006 pour une somme qui se situerait entre 750 000 et 1,2 million de dollars américains selon certaines sources. Jusqu’à son achat par le guitariste de Metallica, dix ans plus tard, elle est passée entre les mains de deux collectionneurs. Durant sa carrière elle a également été jouée au gré des rencontres par Jimi Hendrix, Rory Gallagher, Jeff Beck, George Harrison et la liste pourrait encore s’allonger puisque Kirk Hammett ne l’a pas acquise pour la ranger dans un coffre ou l’exposer dans une vitrine comme c’est souvent le cas pour de telles pièces.
Greeny - les Les Paul Standard sorties entre 1958 et 1960 possèdent pour la plupart un surnom en lien avec leur finition ou leur propriétaire - est sans doute le modèle le plus illustre de cette époque avec « Pearly Gates » de Billy Gibbon. Sa popularité particulière tient au fait que ce modèle de 1959 a été successivement la possession de trois guitaristes de renom. Elle a d’abord été acquise d’occasion par Peter Green pour 300 USD – son surnom lui vient de là. Il l’a utilisé durant sa période John Mayall and The Bluesbreakers quand il a remplacé Eric Clapton, à pas encore 20 ans, puis avec Fleetwood Mac à partir de 1967. Peu de temps avant de quitter le groupe en 1970, il céda « Greeny » pour le même prix qu’il l’avait acheté, à un ami, un certain Gary Moore - jeune guitariste de 18 ans encore inconnu. Ce dernier l’utilisa pendant plus de 30 ans, notamment avec Thin Lizzy puis en solo. Moore s’en sépara à son tour en 2006 pour une somme qui se situerait entre 750 000 et 1,2 million de dollars américains selon certaines sources. Jusqu’à son achat par le guitariste de Metallica, dix ans plus tard, elle est passée entre les mains de deux collectionneurs. Durant sa carrière elle a également été jouée au gré des rencontres par Jimi Hendrix, Rory Gallagher, Jeff Beck, George Harrison et la liste pourrait encore s’allonger puisque Kirk Hammett ne l’a pas acquise pour la ranger dans un coffre ou l’exposer dans une vitrine comme c’est souvent le cas pour de telles pièces.
Son acquisition par Kirk Hammett est aussi une histoire à elle seule. Hésitant, il a sollicité l'avis de Jimmy Page. Il lui a fait passer le message suivant via une relation commune : « Jimmy, que penses tu de cette guitare ? » La réponse de Page fut lapidaire : « Je me rappelle de cette guitare. Tu dois absolument l’acheter ». Le soir même l’affaire était conclue pour un montant estimé à 2 millions de dollars américains.
Outre son histoire hors du commun, cette guitare possède surtout un mystère : le micro manche est monté à l’envers. Les six vis de réglage ne sont pas côté touche mais côté opposé, ce qui est totalement inhabituel. Lorsque les deux micros sont enclenchés on obtient un son hors phase proche de celui d’une Stratocaster, qui lui confère sa particularité sonore. Mais retourner le micro ne suffirait pas à remettre les choses dans le bon ordre, car le micro est aussi construit à l’envers. Ici aussi, plusieurs histoires coexistent. Green s’en est attribué la paternité en déclarant qu’il avait lui-même inversé l’aimant du micro manche. Dans une autre version, ce serait l’œuvre d’un réparateur qui aurait accidentellement rembobiné le micro à l’envers. Mais plus vraisemblablement, ce pourrait être simplement un défaut de fabrication. En effet, Jol Dantzig (un des fondateurs de la marque Hamer) a eu la chance de pouvoir examiner l’original en 1984, alors qu’il appartenait encore à Gary Moore, et il a constaté que le micro n’avait jamais été démonté et il en a conclu qu'il s'agissait bien d'une inversion de l'aimant réalisée en usine. Dantzig ajoute que Joe Bonamassa possède également un instrument de l’époque en condition originale avec le même « défaut ».
Compte tenu de ce qui précède, pour son modèle Epiphone à particulièrement soigné la réalisation et a utilisé des composants prémium, comme des micros Gibson USA Greenybucker avec celui du manche monté à l’envers et la polarité inversée, un sélecteur et une prise jack Switchcraft, des potentiomètres CTS, des condensateurs de tonalité Mallory, un sillet Graph Tech ou des mécaniques Grover Rotomatic. Autant de marques que l’on trouve plutôt sur des modèles Gibson qu'Epiphone. Un étui rigide de style vintage accompagne l’instrument. On notera aussi l’utilisation de la silhouette de la tête caractéristique de Gibson dite « open-book » et non pas celle d'Epiphone.
Pour le reste on retrouve un corps en acajou avec une table en érable flammée AAA et un manche collé également en acajou avec un profil round 50s. La touche en laurier indien reçoit 22 frettes et des incrustations trapézoïdales en nacre. Le diapason est de 24,75 in. (628 mm) - le standard Gibson et le radius de 12 in. (305 mm).
Outre son histoire hors du commun, cette guitare possède surtout un mystère : le micro manche est monté à l’envers. Les six vis de réglage ne sont pas côté touche mais côté opposé, ce qui est totalement inhabituel. Lorsque les deux micros sont enclenchés on obtient un son hors phase proche de celui d’une Stratocaster, qui lui confère sa particularité sonore. Mais retourner le micro ne suffirait pas à remettre les choses dans le bon ordre, car le micro est aussi construit à l’envers. Ici aussi, plusieurs histoires coexistent. Green s’en est attribué la paternité en déclarant qu’il avait lui-même inversé l’aimant du micro manche. Dans une autre version, ce serait l’œuvre d’un réparateur qui aurait accidentellement rembobiné le micro à l’envers. Mais plus vraisemblablement, ce pourrait être simplement un défaut de fabrication. En effet, Jol Dantzig (un des fondateurs de la marque Hamer) a eu la chance de pouvoir examiner l’original en 1984, alors qu’il appartenait encore à Gary Moore, et il a constaté que le micro n’avait jamais été démonté et il en a conclu qu'il s'agissait bien d'une inversion de l'aimant réalisée en usine. Dantzig ajoute que Joe Bonamassa possède également un instrument de l’époque en condition originale avec le même « défaut ».
Compte tenu de ce qui précède, pour son modèle Epiphone à particulièrement soigné la réalisation et a utilisé des composants prémium, comme des micros Gibson USA Greenybucker avec celui du manche monté à l’envers et la polarité inversée, un sélecteur et une prise jack Switchcraft, des potentiomètres CTS, des condensateurs de tonalité Mallory, un sillet Graph Tech ou des mécaniques Grover Rotomatic. Autant de marques que l’on trouve plutôt sur des modèles Gibson qu'Epiphone. Un étui rigide de style vintage accompagne l’instrument. On notera aussi l’utilisation de la silhouette de la tête caractéristique de Gibson dite « open-book » et non pas celle d'Epiphone.
Pour le reste on retrouve un corps en acajou avec une table en érable flammée AAA et un manche collé également en acajou avec un profil round 50s. La touche en laurier indien reçoit 22 frettes et des incrustations trapézoïdales en nacre. Le diapason est de 24,75 in. (628 mm) - le standard Gibson et le radius de 12 in. (305 mm).
L’accastillage nickel est composé d’un cordier Stop Bar Lock Tone (dispositif maison qui maintient le cordier en place lorsque toutes les cordes sont retirées grâce à des clips intégrés dans chacune des extrémités et invisibles une fois en place) et d’un chevalet Epiphone Tune-o-Matic ABR complété par des mécaniques Grover Rotomatic comme vu plus haut. Pour rester conforme à l’originale, cette Les Paul ne possède pas de pickguard.
Les deux micros humbucker sont des Gibson USA Greenybucker (avec une polarité et un montage inversés pour celui installé côté manche). Les contrôles sont ceux habituel de la Les Paul, à savoir un volume et une tonalité par micro plus un toggle-switch à trois positions. Les boutons sont dépareillés comme sur l’originale (une paire de Top Hat qui équipaient les modèles 59 pour le micro manche et une paire de Top hat avec des inserts argentés portant les inscriptions Volume et Tone pour le micro chevalet).
Autour de 1700 EUR, son prix la situe dans le haut de gamme d'Epiphone, mais c'est deux fois moins que le modèle Gibson.
Pour en savoir plus :
Epiphone
Les deux micros humbucker sont des Gibson USA Greenybucker (avec une polarité et un montage inversés pour celui installé côté manche). Les contrôles sont ceux habituel de la Les Paul, à savoir un volume et une tonalité par micro plus un toggle-switch à trois positions. Les boutons sont dépareillés comme sur l’originale (une paire de Top Hat qui équipaient les modèles 59 pour le micro manche et une paire de Top hat avec des inserts argentés portant les inscriptions Volume et Tone pour le micro chevalet).
Autour de 1700 EUR, son prix la situe dans le haut de gamme d'Epiphone, mais c'est deux fois moins que le modèle Gibson.
Pour en savoir plus :
Epiphone