#261 - Gibson dans la Tourmente - Derniers développements
24 avril 2018
Précédemment : Gibson dans la Tourmente - Rumeurs de faillite imminente
Il y a deux mois, nous nous sommes faits l’écho dans nos colonnes des graves difficultés financières rencontrées par Gibson. L'échéance du mois de juin approche. C'est le moment de faire un point des derniers développements.
Concernant les rumeurs d'acheteurs potentiels, l'une fait état d’un consortium chinois actuellement à la recherche d’opportunités d'investissements stratégiques dans l’industrie musicale. Gibson ferait partie des cibles potentielles. Ce consortium, en réalité, serait plus intéressé par la marque et son image que par ses capacités de production ou son redressement à terme.
Une autre rumeur, autrement plus intéressante, fait état de marques d’intérêt de Yamaha pour la marque Américaine. Ce serait sûrement une meilleure solution. D'abord, parce que Yamaha est une maison solide, fondée en 1887, devenue depuis une multinationale qui réussit dans de nombreux domaines. On peut mentionner les instruments de musique (son activité d’origine), les motos, les motos-neige, les jet skis, les moteurs de bateau ou encore l’électronique. Yamaha connait bien les deux aspects du business de Gibson (d’un côté, l'industrie musicale – la marque nippone possède du savoir-faire dans la fabrication de claviers, de guitares ou de batteries et de l’autre côté, l’électronique musicale). De plus, l’histoire de Yamaha est déjà marquée par des d’acquisitions réussies comme Bosendorfer, Line 6, Steinberg, etc. dans une vraie dynamique de développement et d’investissement à long terme et non pas dans une logique de spéculation financière à court terme.
Dans un autre domaine, le Custom Shop de Nashville a vu ses effectifs récemment réduit de quinze collaborateurs. C’est surement dans le cadre des mesures destinées à baisser les coûts, mais se séparer de ses éléments les plus qualifiés et expérimentés, alors que l’on prétend relancer la marque n’est-ce pas déjà compromettre son avenir ?
En ce qui concerne Henry Juskiewicz, le patron de Gibson, selon Bloomberg les créanciers de la marque souhaiteraient qu’il quitte ses fonctions de CEO et en ferait même une condition préalable à tout arrangement financier. Dans une interview récente, le patron de Gibson ne se démonte pas et livre son analyse sur le déclin des ventes de la marque. Il en fait porter la responsabilité sur les revendeurs plus que sur les décisions qu’il a pris au cours de ces trente dernières années. Il les accuse notamment de frilosité et de crainte vis à vis du e-commerce. Il n'hésite pas non plus à s'en pendre aux musiciens eux-même qui sont décrits comme des puristes figés dans le temps qui refusent toute innovation. Il fait état de la technologie employée qui n’a pas changé depuis les années 50. Nous avons nous même fait ce constat (voir notre article) mais sans être obligé de considérer que les musiciens sont rétrogrades pour autant.
Enfin, Tronical, la firme allemande à l’origine du système d'accordage automatique (plus connu chez Gibson sous le nom de G.Force automatic « Robot » guitar tuning system ou encore Min-ETune) aurait assigné la marque américaine devant une juridiction de Hambourg. Elle lui réclame cinquante millions de dollars pour le non-respects de ses engagements contractuels. Ce système d'accordage est apparu massivement sur les modèles Gibson en 2015 sans rencontrer un franc succès. Il ne subsiste aujourd'hui que sur quelques modèles.
Gibson n'a pas tardé à répondre, en introduisant elle-même une action contre Tronical, en arguant du fait que c'est Gibson qui a, en fait, payé le développement et la mise au point de ce dispositif ensuite commercialisé par Tronical.
A suivre.
Concernant les rumeurs d'acheteurs potentiels, l'une fait état d’un consortium chinois actuellement à la recherche d’opportunités d'investissements stratégiques dans l’industrie musicale. Gibson ferait partie des cibles potentielles. Ce consortium, en réalité, serait plus intéressé par la marque et son image que par ses capacités de production ou son redressement à terme.
Une autre rumeur, autrement plus intéressante, fait état de marques d’intérêt de Yamaha pour la marque Américaine. Ce serait sûrement une meilleure solution. D'abord, parce que Yamaha est une maison solide, fondée en 1887, devenue depuis une multinationale qui réussit dans de nombreux domaines. On peut mentionner les instruments de musique (son activité d’origine), les motos, les motos-neige, les jet skis, les moteurs de bateau ou encore l’électronique. Yamaha connait bien les deux aspects du business de Gibson (d’un côté, l'industrie musicale – la marque nippone possède du savoir-faire dans la fabrication de claviers, de guitares ou de batteries et de l’autre côté, l’électronique musicale). De plus, l’histoire de Yamaha est déjà marquée par des d’acquisitions réussies comme Bosendorfer, Line 6, Steinberg, etc. dans une vraie dynamique de développement et d’investissement à long terme et non pas dans une logique de spéculation financière à court terme.
Dans un autre domaine, le Custom Shop de Nashville a vu ses effectifs récemment réduit de quinze collaborateurs. C’est surement dans le cadre des mesures destinées à baisser les coûts, mais se séparer de ses éléments les plus qualifiés et expérimentés, alors que l’on prétend relancer la marque n’est-ce pas déjà compromettre son avenir ?
En ce qui concerne Henry Juskiewicz, le patron de Gibson, selon Bloomberg les créanciers de la marque souhaiteraient qu’il quitte ses fonctions de CEO et en ferait même une condition préalable à tout arrangement financier. Dans une interview récente, le patron de Gibson ne se démonte pas et livre son analyse sur le déclin des ventes de la marque. Il en fait porter la responsabilité sur les revendeurs plus que sur les décisions qu’il a pris au cours de ces trente dernières années. Il les accuse notamment de frilosité et de crainte vis à vis du e-commerce. Il n'hésite pas non plus à s'en pendre aux musiciens eux-même qui sont décrits comme des puristes figés dans le temps qui refusent toute innovation. Il fait état de la technologie employée qui n’a pas changé depuis les années 50. Nous avons nous même fait ce constat (voir notre article) mais sans être obligé de considérer que les musiciens sont rétrogrades pour autant.
Enfin, Tronical, la firme allemande à l’origine du système d'accordage automatique (plus connu chez Gibson sous le nom de G.Force automatic « Robot » guitar tuning system ou encore Min-ETune) aurait assigné la marque américaine devant une juridiction de Hambourg. Elle lui réclame cinquante millions de dollars pour le non-respects de ses engagements contractuels. Ce système d'accordage est apparu massivement sur les modèles Gibson en 2015 sans rencontrer un franc succès. Il ne subsiste aujourd'hui que sur quelques modèles.
Gibson n'a pas tardé à répondre, en introduisant elle-même une action contre Tronical, en arguant du fait que c'est Gibson qui a, en fait, payé le développement et la mise au point de ce dispositif ensuite commercialisé par Tronical.
A suivre.