#280 - EVH '78 Eruption Series
15 août 2018
Il y a 40 ans la révolution ! En 1978 Van Halen sortait son premier album éponyme. Depuis rien ne fut plus pareil d’un point de vue du jeu et du matériel. Concernant ce dernier point, Eddie avait pris l'habitude d'assembler lui-même ses guitares et de mélanger des pièces d’origines diverses, a priori incompatibles entre-elles à l’époque. Par exemple, monter un PAF Gibson sur une Stratocaster semblait une hérésie, mais quand on y pense aujourd’hui c’est une évidence.
Certains morceaux de ce premier album, notamment Eruption, ont été enregistrés avec Frankenstrat, le surnom de cette guitare black & white sitriped que l'on aperçoit sur la pochette de l’album. Personne n’avait jamais vu une telle guitare. Et pour cause, elle n’était pas sensée exister. Mais pour Eddie quoi de plus normal que de fabriquer l’outil nécéssaire à son art. A l'époque, on choisissait une guitare dans une offre plutôt réduite comparée à aujourd'hui - en 1982 le catalogue Fender comportait huit guitares - et on ne la modifiait (surtout) pas. Mais très peu pour notre bonhomme comme nous allons le voir.
En effet, à 22 ans, Eddie était non seulement un musicien confirmé mais également le roi du trafic et un bricoleur de génie (il inspira aussi Floyd Rose et inventa le D-Tuna commercialisé sous sa marque). Au milieu des années 70, pas satisfait de sa Strato de 58 (ben oui c’est possible…), il achète pour 50 USD un corps de type Strato, dont l'histoire raconte qu'il avait été mis au rebut à cause d'un nœud dans le bois. Bien évidemment ce corps était prévu pour la configuration classique trois micros simple bobinage. Qu'à cela ne tienne ! A coups de ciseau à bois, il agrandit la cavité pour y installer un humbucker démonté sur son ES-335 (ben oui, c'est toujours possible…). Le micro avait auparavant été démonté, rebobiné et plongé dans un bain de paraffine Dr. Zogg’s Sex Wax (plutôt utilisé par les surfeurs) pour réduire le feedback indésirable (technique dite wax potted). Pour 80 USD de plus il acquiert également un manche de type Strato. Celui-ci possède la tête dite CBS, qui sévit de 1966 à 1980, reconnaissable à sa forme plus large que la silhouette historique. Il le dévernit complètement et installe des frettes Jumbo collées à la Super Glue. Les frettes Jumbo, plutôt connotées Gibson, sont plus larges que celles qui équipent les manches Fender. Un sillet en laiton complète l'ensemble. A l'époque, il apposa même un sticker Gibson sur la tête.
Avec cette guitare, Monsieur Van Halen a ouvert les esprits et aujourd'hui il existe pléthore de fabricants de pièces détachées qui permettent de personnaliser sa guitare très simplement. Merci. Nous sommes de grands adeptes de ces modifications.
Côté finition, cette guitare est la première « striped » d'une longue série. Pour cela, Eddie utilisa de la peinture acrylique de chez Schwinn - le fabricant de vélos. Il a d'abord entièrement peint le corps en noir. Il le décora ensuite de multiples bandes de ruban adhésif et puis repeint le tout en blanc. En retirant l'adhésif, il obtint ainsi cette fameuse finition noir et blanc striped qui devint en quelque sorte sa signature. Il fabriqua ensuite un pickguard noir pour recouvrir les cavités du corps. Son aspect artisanal est visible sur la partie haute qui est un peu plus droite que les modèles originaux, plus en courbe à cet endroit. Il y fixa ensuite un unique potar - encore une idée saugrenue à l'époque. Même si le bouton est celui d'une tonalité de Strato (tone), il s'agit bien d'un réglage de volume. Le vibrato a été emprunté à sa Strato de 58. Dans la série avant/après que nous affectionnons ça donne à peu près ce qui suit.
Certains morceaux de ce premier album, notamment Eruption, ont été enregistrés avec Frankenstrat, le surnom de cette guitare black & white sitriped que l'on aperçoit sur la pochette de l’album. Personne n’avait jamais vu une telle guitare. Et pour cause, elle n’était pas sensée exister. Mais pour Eddie quoi de plus normal que de fabriquer l’outil nécéssaire à son art. A l'époque, on choisissait une guitare dans une offre plutôt réduite comparée à aujourd'hui - en 1982 le catalogue Fender comportait huit guitares - et on ne la modifiait (surtout) pas. Mais très peu pour notre bonhomme comme nous allons le voir.
En effet, à 22 ans, Eddie était non seulement un musicien confirmé mais également le roi du trafic et un bricoleur de génie (il inspira aussi Floyd Rose et inventa le D-Tuna commercialisé sous sa marque). Au milieu des années 70, pas satisfait de sa Strato de 58 (ben oui c’est possible…), il achète pour 50 USD un corps de type Strato, dont l'histoire raconte qu'il avait été mis au rebut à cause d'un nœud dans le bois. Bien évidemment ce corps était prévu pour la configuration classique trois micros simple bobinage. Qu'à cela ne tienne ! A coups de ciseau à bois, il agrandit la cavité pour y installer un humbucker démonté sur son ES-335 (ben oui, c'est toujours possible…). Le micro avait auparavant été démonté, rebobiné et plongé dans un bain de paraffine Dr. Zogg’s Sex Wax (plutôt utilisé par les surfeurs) pour réduire le feedback indésirable (technique dite wax potted). Pour 80 USD de plus il acquiert également un manche de type Strato. Celui-ci possède la tête dite CBS, qui sévit de 1966 à 1980, reconnaissable à sa forme plus large que la silhouette historique. Il le dévernit complètement et installe des frettes Jumbo collées à la Super Glue. Les frettes Jumbo, plutôt connotées Gibson, sont plus larges que celles qui équipent les manches Fender. Un sillet en laiton complète l'ensemble. A l'époque, il apposa même un sticker Gibson sur la tête.
Avec cette guitare, Monsieur Van Halen a ouvert les esprits et aujourd'hui il existe pléthore de fabricants de pièces détachées qui permettent de personnaliser sa guitare très simplement. Merci. Nous sommes de grands adeptes de ces modifications.
Côté finition, cette guitare est la première « striped » d'une longue série. Pour cela, Eddie utilisa de la peinture acrylique de chez Schwinn - le fabricant de vélos. Il a d'abord entièrement peint le corps en noir. Il le décora ensuite de multiples bandes de ruban adhésif et puis repeint le tout en blanc. En retirant l'adhésif, il obtint ainsi cette fameuse finition noir et blanc striped qui devint en quelque sorte sa signature. Il fabriqua ensuite un pickguard noir pour recouvrir les cavités du corps. Son aspect artisanal est visible sur la partie haute qui est un peu plus droite que les modèles originaux, plus en courbe à cet endroit. Il y fixa ensuite un unique potar - encore une idée saugrenue à l'époque. Même si le bouton est celui d'une tonalité de Strato (tone), il s'agit bien d'un réglage de volume. Le vibrato a été emprunté à sa Strato de 58. Dans la série avant/après que nous affectionnons ça donne à peu près ce qui suit.
Strato '58 sacrifiée pour ses pièces
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Un corps de Strato nu
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Frankenstrat
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Au final avec un peu de temps et 150 USD (plus une Strato de 58 et une ES-335 du milieu des années 60 sous la main quand même), il fabriqua la guitare qui allait bouleverser les codes. Désormais, vous aussi vous pouvez posséder un morceau de l’histoire grâce à une série de trois modèles EVH, la propre marque de Van Halen : la Super ’78 (fabriquée à seulement 8 pièces), la ’78 Eruption Relic (produite à 30 exemplaires) et la ’78 Eruption (limitée à 40 instruments). Le total faisant 78 guitares - correspondant à l'année de sortie du premier album de Van Halen.
Les trois instruments possèdent pour l’essentiel des caractéristiques identiques (corps en aulne, manche vissé avec une finition huilée, touche en érable de 21 frettes Jumbo, un radius de 12’’ et des repères en katalox, absence de logo, pickguard façon fait main, micro humbucker EVH Frankenstein, vibrato de style Strato vintage avec un bloc en laiton Kluson, mécaniques Schaller, vis à œillet en guise d'attaches courroie. La plaque de fixation du manche porte le numéro de série 61071 qui est celui qui figure sur la guitare d'origine. En cherchant on découvre dans le référencement Fender que cela correspond à un modèle sorti en 1961 (en aurait-il eu également eu un exemplaire en stock ?).
Les différences entre les trois modèles de cette série 78 portent essentiellement sur les frettes (limées sur les deux premiers modèles pour faciliter les glissés) et la finition relic absente sur le modèle '78 Eruption. Pour parfaire l'illusion, les étuis G&C livrés avec les deux premiers modèles sont également vieillis. Ces trois modèles se distinguent également par les accessoires et goodies qui les accompagnent : album vinyle dédicacé par Van Halen, sangle chaîne, burette d'huile 3-in-One (reproduction du modèle d'époque pour la version Super), deux jeux de cordes Fender Super Bullet dans un packaging (recréé) d'époque, photos dédicacées, reproduction de pass backstage, mediators des années 70, etc.
Les différences entre les trois modèles de cette série 78 portent essentiellement sur les frettes (limées sur les deux premiers modèles pour faciliter les glissés) et la finition relic absente sur le modèle '78 Eruption. Pour parfaire l'illusion, les étuis G&C livrés avec les deux premiers modèles sont également vieillis. Ces trois modèles se distinguent également par les accessoires et goodies qui les accompagnent : album vinyle dédicacé par Van Halen, sangle chaîne, burette d'huile 3-in-One (reproduction du modèle d'époque pour la version Super), deux jeux de cordes Fender Super Bullet dans un packaging (recréé) d'époque, photos dédicacées, reproduction de pass backstage, mediators des années 70, etc.
La Super '78 est affichée au prix de USD. C'est excessif, mais elle a été dédicacée et jouée par Eddie lui-même. Pour le prouver, chaque modèle est livrée avec une clé USB comportant le film d'Eddie jouant Eruption sur la guitare.
La '78 Relic est un peu plus abordable (tout est relatif) à 12 500 USD.
L'Eruption '78, comme neuve, est annoncée à 7 878,78 USD. C'est presque drôle.
En gros, si on ne s'attache qu'à l'aspect matériel, c'est une grosse arnaque. Rien ne justifie de tels prix, ni les composants, ni la fabrication. Il y a quelques mois encore on trouvait au catalogue EVH un modèle Stripe White à un peu moins de 700 EUR mieux équipé (Floyd- Rose, D-Tuna, 22 frettes, radius compound) qui s'inspirait largement du modèle original selon le descriptif même qui l'accompagnait. Par contre si c'est sentimental, c'est différent, nous pouvons comprendre qu'on y mette ces prix.
La '78 Relic est un peu plus abordable (tout est relatif) à 12 500 USD.
L'Eruption '78, comme neuve, est annoncée à 7 878,78 USD. C'est presque drôle.
En gros, si on ne s'attache qu'à l'aspect matériel, c'est une grosse arnaque. Rien ne justifie de tels prix, ni les composants, ni la fabrication. Il y a quelques mois encore on trouvait au catalogue EVH un modèle Stripe White à un peu moins de 700 EUR mieux équipé (Floyd- Rose, D-Tuna, 22 frettes, radius compound) qui s'inspirait largement du modèle original selon le descriptif même qui l'accompagnait. Par contre si c'est sentimental, c'est différent, nous pouvons comprendre qu'on y mette ces prix.
Enfin si vous êtes seulement fan de la finition striped noir et blanc de Van Halen, deux autres modèles chez EVH (Star et Wolfgang) pourraient trouver grâce à vos yeux. Vous pouvez aussi compléter votre panoplie avec les pédales MXR flanger EVH ou le phaser MXR anniversary dans cette même finition. EVH distribue également des amplis avec une facade striped.